Clôture du Projet d’Intensification et de Vulgarisation des Pratiques Agroécologiques au Burkina Faso (PIVA-BF) : Bilan et perspectives

L'atelier national de clôture du Projet d’Intensification et de Vulgarisation des pratiques agroécologiques au Burkina Faso s'est tenu avec succès ce vendredi 26 avril 2024 à Koudougou à Dima hôtel, marquant ainsi la fin d'une initiative majeure visant à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages ruraux.

Cet atelier a été présidé par Monsieur Moussa OUATTARA, Chargé d’études, représentant Monsieur le Secrétaire général du Ministère de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques.


En rappel, afin de contribuer plus efficacement à la promotion, la diffusion et à l’adoption des pratiques agroécologiques par les petits agriculteurs familiaux, la Confédération Paysanne du Faso avec l’appui de l’ONG allemande Welthungerhilfe (WHH) ont mis en œuvre le « Projet d'intensification et de vulgarisation des pratiques agroécologiques » entre 2021 et 2024, avec une approche basée sur l’identification des techniques agroécologiques éprouvées dans les communautés rurales.
L’objectif global de ce projet est de contribuer à améliorer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages des petits exploitants dans la zone d’intervention du projet par l'application efficace de pratiques agroécologiques. En effet, grâce à la mise en réseau professionnelle des différents acteurs agricoles, les pratiques agroécologiques utilisées et testées efficacement par les petits agriculteurs sont appliquées de manière stratégique et pratique aux niveaux municipal, régional et national.
Plus spécifiquement, il s’agit : de mettre en place un réseau d'acteurs dans le domaine de l'agroécologie afin d’exploiter l'expérience et les pratiques agroécologiques, y compris les meilleures techniques de diffusion de ses membres ; d’accompagner les organisations locales à développer des plans stratégiques garantissant l'introduction de pratiques agroécologiques au niveau communautaire ; de renforcer les connaissances agroécologiques, les capacités et la production agricole des ménages de petits exploitants, des centres de formation et des écoles de renforcer les capacités programmatiques, administratives et financières de la CPF.
Ce projet a développé une approche mise en œuvre à travers l'élaboration de référentiels techniques, la formation et le suivi technique des différentes associations/organisations paysannes de la zone d’intervention du projet qui assurent la mise en place de champs de démonstration pour les techniques promues. Cette collaboration entre WHH et la CPF contribue au renforcement de l'institutionnalisation de l'agroécologie en tant que stratégie de développement rural en s'alignant sur le Plan national de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNSAN) et en soutenant sa concrétisation. Elle permet surtout d’opérationnaliser la Stratégie nationale de développement de l’agroécologie (SND-AE) élaborée en 2021.
A cette importante rencontre qui a permis de réunir une cinquantaine de personnes, les différentes parties prenantes ont eu l'occasion de découvrir et de discuter des résultats majeurs obtenus grâce à ce projet novateur. Parmi ceux-ci, la mise en place d'un réseau opérationnel dans le domaine de l'agroécologie, comprenant plus de 100 acteurs nationaux, a été soulignée comme un succès significatif. De plus, les organisations locales ont développé des plans d’action pour la diffusion des pratiques agroécologiques au niveau communautaire.
Les intervenants ont mis en lumière les changements positifs et les bonnes pratiques résultant de la mise en œuvre du projet. Ces pratiques comprennent l'utilisation efficace des techniques agroécologiques éprouvées, la formation de plus de 126 agriculteurs pilotes, et l'exploitation de plus 5 000 hectares de terres selon des méthodes de production durables.
Des échanges francs sur les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du projet ont permis de tirer des leçons précieuses pour l'avenir. Parmi les défis abordés figuraient la nécessité de mieux intégrer les stratégies agroécologiques dans les plans de développement des organisations locales et l'importance de soutenir la participation des femmes dans ces initiatives.
Pour assurer une meilleure consolidation des acquis, des recommandations pertinentes ont été formulées. Celles-ci incluent la poursuite des actions de renforcement de capacités techniques et administratives des acteurs locaux, ainsi que le développement de partenariats stratégiques pour pérenniser les pratiques agroécologiques.
En clôturant ce projet ambitieux, les participants ont exprimé leur satisfaction quant aux résultats obtenus et leur engagement à poursuivre les efforts pour promouvoir l'agroécologie et améliorer la sécurité alimentaire au Burkina Faso. La collaboration entre les acteurs locaux et internationaux a été saluée comme un modèle de réussite pour d'autres initiatives similaires dans la région.
Pour Monsieur Moussa Ouattara, « le projet PIVA-BF a été mis en œuvre dans un contexte de crise complexe et multidimensionnelle qui impose d’investir dans des technologies porteuses de productivité durable dans les secteurs agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques, pour accroitre la résilience des communautés locales face au changement climatique, prévenir et atténuer les conflits d’accès et de contrôle des ressources naturelles ». Pour lui, l’agroécologie est perçue comme une réponse adéquate à la problématique de la dégradation continue des terres agricoles et partant le changement climatique. Il a également ajouté que la mise en œuvre de ce projet « l’un des pionniers » dans la promotion de l’agroécologie au Burkina, a permis d’engranger des résultats forts encourageants qu’il convient de partager avec l’ensemble des structures ici présentes ». Il a tenu à féliciter particulièrement les bénéficiaires du projet pour les résultats atteints et les exhorter à persévérer dans l’application et la diffusion des pratiques agroécologiques auprès de leurs pairs pour une agriculture durable et productive permettant d’assurer le bien-être aux populations présentes que futures.
Avant de clore son propos, il a tenu à rassurer Monsieur le Président de la CPF et le Directeur pays de WHH, que le Gouvernement, à travers le département en charge de l’agriculture et des ressources animales et halieutiques, ne ménagera aucun effort pour accompagner toute initiative entrant dans le cadre de la consolidation des acquis du projet. Il a terminé en disant ceci: « Nous devrons travailler en étroite collaboration avec l’ensemble des organisations paysannes à mettre à l’échelle ce projet pour le grand bonheur de nos vaillants producteurs des 13 régions du Burkina Faso».
Quant au Président du Conseil d’Administration de la CPF, Monsieur Bassiaka DAO, pour l’atteinte des objectifs du projet a été possible grâce à la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes et leur adhésion. Selon lui, « cette synergie d’action a permis d’engranger des résultats concrets ».
Il a terminé par remercier toutes les personnes qui ont pu rendre ce projet possible et exhorter les bénéficiaires du projet PIVA-BF à préserver les différents acquis. Par cette même occasion, il a voulu réitérer l’engagement permanent de la Confédération Paysanne du Faso à continuer à appuyer le Gouvernement burkinabè, dans la réalisation de ses objectifs de développement et ses efforts constants de promotion de l’agroécologie au Burkina Faso.