ENGAGER LES PRÉSIDENT DES DÉLÉGATIONS SPÉCIALES DANS PRISE EN COMPTE DES PROBLÉMATIQUES DU PASTORALISME ET DE LA NUTRITION DANS LES STRATÉGIES, PROGRAMMES, PLANS LOCAUX DE DÉVELOPPEMENT.

Du 19 au 26 mai 2024, la CPF a organisé une mission de plaidoyer dans 08 communes d’intervention du Programme ”Mobilité Pastorale transfrontalière apaisée et Stabilité sociale au Sahel (MOPSS-2)” en vue d’une concertation avec les collectivités sur les enjeux du plaidoyer et des défis à relever.

Il s”agit de communes de Loumana, Sindou, ouéleni dans la région des Cascades et de Samoroyiri; de Koloko, Kourouma, Kanya, Djiguera dans la Région des Hauts Bassins.
L’objectif général poursuivi par cette mission de plaidoyer est de contribuer à l’atteinte de l’Outcome 1 du projet MOPSS-2 : La mobilité pastorale et le foncier des agropasteurs.es et des pasteur.es dans les zones transfrontalières ciblées sont mieux sécurisés.
De façon spécifique, il s’est agi de plaider pour la prise en compte des problématiques du pastoralisme et de la nutrition dans les stratégies, programmes, plans locaux de développement.
Grâce à ce travail de plaidoyer, les premiers responsables des collectivités ont pris la décision d’intégrer les problématiques du pastoralisme et de la nutrition dans les stratégies, programmes, plans locaux de développement. Ce succès a été rendu possible grâce à la forte mobilisation de toutes les parties prenantes au processus : Les Présidents de délégations spéciales, les leaders paysans, les équipes techniques de la CPF et du ROPPA.
Les enjeux économiques et sociaux du pastoralisme sont importants pour les collectivités locales. En effet, au-delà des conflits, qui certes sont de plus en plus instrumentalisés pour détruire les fondements sociaux des systèmes agro pastoraux émergents, le pastoralisme apporte une bouffée d’oxygène au fonctionnement des communes. En effet, l’exercice de cette activité a des retombées économiques, sociales et financières pour les communes. Dans de nombreuses localités se sont développées des alliances stratégiques entre éleveurs et agriculteurs, liens matérialisés par le confiage par les agriculteurs locaux, des animaux à des bouviers et autres éleveurs quasi sédentarisés. Ces relations facilitent dans bien des situations, le règlement des différents et litiges entre agriculteurs et éleveurs. Elles permettent aussi de renforcer les transformations encours du pastoralisme et sa mutation vers l’agropastoralisme.
Les plus importants enjeux sont d’ordre économique et financier. Le développement des activités économiques constitue pour les populations une source importante de revenus et d’emplois pour les jeunes et de recettes financières pour les collectivités. Parmi ces activités, le fonctionnement des marchés à bétail apparait comme la plus importante source de recettes financières aux communes.
Au total, le pastoralisme est bien présent dans les politiques de développement au niveau local. En dépit de l’alignement des initiatives sur les orientations des choix stratégiques nationaux, le pastoralisme bénéficie d’une attention de plus en plus soutenue de la part des pouvoirs locaux.
De façon générale, les collectivités font également face au phénomène de la nutrition. En effet, La nutrition constitue un enjeu important dans ces communes où les taux de prévalence de la malnutrition et de la sous-alimentation sont des plus élevés, comparés au reste des pays. Les causes du phénomène sont nombreuses, mais sont principalement liées à la pauvreté et parfois au faible niveau d’éducation des personnes les plus vulnérables : les femmes et les enfants.

La gestion du phénomène au niveau des communes relève des actions combinées de trois catégories d’acteurs dont les services déconcentrés de l’État, principalement des Ministères de la santé, des affaires sociales et de l’éducation. Ces structures mettent en œuvre des actions planifiées au niveau national avec l’appui des autorités locales et les Organisations Non Gouvernementales et autres organisations caritatives qui conduisent auprès des communautés à la base des actions de sensibilisation, de formation et de distribution de produits aux communautés vulnérables.
Cependant certaines collectivités locales n’ont pas développé des politiques et stratégies spécifiques pour adresser les problèmes de la nutrition. Cette thématique est abordée sous l’angle de santé publique. De ce fait les instruments de politique publique (Budget communal et Plan de développement communal) n’accordent qu’une attention marginale à ce phénomène qui est pris en charge par les services déconcentrés de l’État.
Au regard des fragilités politiques existant dans les collectives pour la faible prise ou la non prise en compte du pastoralisme et de la nutrition dans les plans communaux de développement. il s’avère fondamentale qu’une mission de haut niveau soit organisée dans les communes pressenties afin de se concerter avec les collectivités sur les enjeux du plaidoyer et des défis à relever.